Quoi ? Comment ça ? Samsung a tellement déçu qu’on teste désormais leurs produits comme des tablettes low-cost ? Pas exactement, c’est même plutôt l’inverse : les tablettes low-cost sont devenues, pour certaines, tellement intéressantes, qu’il est difficile maintenant de tester un produit comme la Galaxy Tab 2 7.0 différemment. Quand nous avons pris en main pour la première fois la tablette, nous avions la même impression que lorsque nous testons des tablettes chinoises sans nom : un rectangle de plastique, un hardware pas mirobolant, seulement 8 Go de stockage dont 5 disponibles… tout ça vendu entre 239 et 299€ selon les revendeurs.
Voilà où ça cloche chez Samsung : le produit n’est plus à des années lumières de ce que fait la concurrence « no-name ». Cette Galaxy Tab 2 n’est pas une A510 et n’est pas non plus une Transformer Prime, ni même une TF300, mais un modèle entrée de gamme qui se confronte à une avalanche de produits entrée de gamme chinois, parfois importés par des firmes européennes qui vous assurent donc une garantie sérieuse – ce qui est souvent le plus difficile à avoir d’un exportateur de l’Empire du Milieu.
Bref, partant de ce constat, nous nous sommes dits que la question qu’il fallait se poser en tant que futur utilisateur de ce produit, c’était de savoir ce que la tablette faisait mieux qu’une ardoise entre 99 et 199€. Nous avons donc repris le format des réquisits que nous appliquons aux tablettes low-cost, afin de cerner avec précision si oui ou non, le modèle de Samsung mérite sa centaine d’euros en plus. Check-list et vidéo de prise en main dans la suite !
Comme nous le précisons dans la description de la vidéo Youtube, petit erratum : l’écran n’est pas de 1280×800 comme nous le croyions, mais de 1024×600. Nos remarques à son sujet ne changent pas.
- Ecran : semi-check
Contrairement aux constructeurs low-cost, on ne peut que reconnaître que Samsung a une expertise de longue date en matière d’écran. Même si la définition n’est pas ce qui se fait de mieux, la dalle a de bonnes couleurs, pas d’effet « aquarium » et une bonne luminosité maximale. Cela dit, la partie logicielle qui le gère est très mal fichue et si vous activez la gestion automatique de la luminosité, elle va s’intensifier, diminuer, s’intensifier sans aucune raison apparente – à part peut-être la mauvaise position du capteur que l’on cache facilement avec la main.
Notons également que le verre semble avoir été vierge de tout traitement anti-traces et anti-reflets : pour que nous le remarquions après avoir testé des dizaines de modèles, croyez bien que c’est parce que cela nous a frappé. Il nous a presque été impossible de noircir l’écran avec le filtre polarisant de notre appareil photo et il a fallu utiliser deux tissus différents pour se débarrasser des traces de doigt. Dommage pour un constructeur avec cette expérience…
- Finitions et connectiques : semi-fail
Samsung progresse sur les connectiques : vous aurez le droit cette fois à un port micro-SD. Et c’est tout. Pas d’adaptateur micro-USB vers USB-Host, pas de sortie HDMI, aucune des fantaisies que se permettent les constructeurs chinois ne se retrouve sur cette tablette. Oh, bien entendu, vous pourrez tout retrouver en achetant les extensions se fixant sur le port propriétaire, mais c’est encore de l’argent à débourser. En revanche, l’émetteur infra-rouge est une bonne idée : il permet de démarquer la tablette de la concurrence et ravira ceux qui cherchent une télécommande multimédia sous Android.
Du côté des finitions, on est sur du plastique. Vous connaissez le plastique Samsung ? Tous les constructeurs low-cost arrivent à ce niveau désormais.
- Réactivité du système : check
On ne va pas se mentir : Samsung a fait un excellent boulot pour optimiser Android 4.0 avec sa surcouche Touchwiz, réputée lourde. Le système tourne parfaitement, que ce soit dans les menus et bureaux ou dans les applications. La tablette répond au doigt et à l’oeil, mais les chinoises ont aussi beaucoup progressé sur ce point. On note quand même quelques bugs à l’usage, des plantages assez nombreux dans les applications officielles.
- Google Apps : check
Qui dit tablette certifiée, dit Google Apps officielles. Vous retrouverez donc toute la suite logicielle classique d’Android, Gmail, Talk, Maps et même, Music ou encore Film. Bref, de ce côté-là, c’est un sans faute. Notons également que Samsung a ajouté quelques petites choses, comme 50 Go d’espace Dropbox. Les Hubs, eux, sont devenus inintéressants alors qu’ils étaient excellents sur les Galaxy Tab 10.1 et 8.9. Samsung se contente de faire des liens vers ses boutiques d’application et ses partenaires sans proposer comme avant une « offre découverte ».
- Lecture vidéo : fail
D’accord, sur une définition de 1024×600, on pourrait trouver snob de demander à une tablette de décoder du 1080p high-profile. Seulement, toutes les low-cost chinoises testées ces derniers temps y arrivent sans aucun problème, que ce soit, les ardoises de MPMAN, celles vendues par Lookingo ou les autres. Alors pourquoi cette Samsung Galaxy Tab 2 7.0 échoue lamentablement où des modèles 100€ moins cher réussissent ? Nous ne nous l’expliquons pas, et c’est ce qui nous fait dire que Samsung a un an de retard sur ces Galaxy Tab : le marché à changé, il serait temps de réagir.
- Navigation : check
Voilà le gros point noir des tablettes chinoises : la navigation sur internet. Evidemment, la Galaxy Tab 2 les enterre toutes, avec le chargement d’un site entre 2 et 3 secondes, contre 10 à 15 secondes pour un modèle low-cost. C’est aussi l’un des points qui pourrait vous faire préférer cette Galaxy Tab à un modèle chinois – et dépenser 100€ de plus.
- Jeux vidéo : check
Tous les jeux hors Tegra 2/3 tournent parfaitement sur cette tablette. Pour du divertissement portable à base de jeux répétitifs de type Temple Run ou Angry Birds, ce sera parfait, après, ce n’est pas le format d’une tablette pour joueurs, l’écran étant un peu trop petit pour y voir quelque chose quand on y met les doigts. Et puis sans les ports, impossible de déporter l’affichage ou de brancher quelques extensions.
- Caméra : check
Les meilleurs tablettes chinoises commencent à avoir des capteurs corrects à l’avant mais n’ont pas souvent de capteur à l’arrière. La Galaxy Tab 2 10.1 les dépasse sur ce point en proposant un petit appareil photo arrière, qui permettra aussi de prendre des films jusqu’en 720p et une webcam à l’avant qui reste dans la moyenne du low-cost.
Conclusion
Impossible de dire que cette tablette est mauvaise, impossible pour autant d’affirmer qu’elle vaut son prix. A 249€, ce modèle aurait dû, par rapport à la concurrence chinoise qui se positionne au moins à 100€ de moins, faire un sans faute. Ce n’est évidemment pas le cas et on regrette que Samsung se soit reposé sur ses lauriers pour cette gamme de 2012 qui est peu ou prou ce que le constructeur proposait en 2011 avec un nouvel emballage et Android 4.0. On a l’impression que, pour la première fois, un constructeur Android n’a pas caché qu’il faisait payer la mise à jour logicielle à ses clients.
Et pourtant, par rapport à la génération 2011, ces tablettes « 2″ n’apportent rien de concret, au contraire : adieu les Hubs fournis et les quelques connectiques dans la boîte. Qu’y gagne-t-on ? Un émetteur infrarouge et un port microSD, en échange de 8 Go de mémoire de stockage interne et c’est à peu près tout. Tous les défauts de la génération précédentes sont conservés, la tablette ne décode pas le 1080p high-profile et se permet même d’avoir quelques bugs logiciels fort dérangeants pour le béotien, sans parler du traitement anti-reflets-trace-whatever complètement absent du verre.
Cette Galaxy Tab 2 7.0 est donc un clone des précédentes Galaxy Tab, sans réelle évolution, beaucoup trop cher par rapport au marché de la tablette chinoise. Mais voilà, sur le secteur de la tablette de 7 pouces, cette petite tablette est presque la seule à être proposée dans la grande distribution, spécialisée ou non : on la trouve dans les Fnac et autres Boulanger, par exemple. Cela peut être un argument pour le grand public, mais nous préférons, de notre côté, prévenir nos lecteurs : selon vos besoins, une bonne tablette chinoise pourra avantageusement remplacer, à l’heure du choix, cette Galaxy Tab 2 qui n’a de « 2″ que le nom.