Pourquoi Signal est l’alternative sécurisée à WhatsApp ?

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Les nouvelles politiques d’utilisation de WhatsApp ont vu fuir une partie des utilisateurs vers Signal. Cette application s’impose comme une des alternative sécurisée à WhatsApp. Revenons sur ce phénomène.

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WhatsApp veut partager vos données avec Facebook

A partir du 8 février 2021, si vous n’acceptez pas les nouvelles conditions d’utilisation de l’application WhatsApp, l’accès vous y sera tout simplement interdit. Plus possible donc de communiquer avec vos proches, à moins d’accepter les nouvelles conditions d’utilisations.

Deux profils d’utilisateurs peuvent alors se dessiner. Il y a tout d’abord ceux qui vont estimer ne rien avoir à cacher et vont accepter les nouvelles conditions d’utilisation, en grande partie sans même les lire. Et il y a ceux, de plus en plus nombreux, qui vont quitter l’application pour protéger leurs données personnelles.

Une donnée personnelle est toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable. Mais, parce qu’elles concernent des personnes, celles-ci doivent en conserver la maîtrise.

Définition de la CNIL d’une donnée personnelle

Elon Musk encourage ses followers à utiliser Signal comme alternative à WhatsApp

Dans un contexte de méfiance vis-à-vis de WhatsApp et Facebook, Elon Musk, devenu l’homme le plus riche de la planète, encourage ses followers à utiliser Signal comme une alternative à WhatsApp.

L’actualité ne fait que parler de cette application en ce moment. Qu’est-ce Signal? Pourquoi elle et pas une autre? Nous allons revenir dans cet article sur quelques enjeux de la protection des données personnelles en revenant sur ce phénomène qu’est Signal.

Pourquoi la nouvelle politique de WhatsApp est dangereuse?

La protection des données personnelles fait partie des enjeux majeurs relatifs à l’intégrité de la vie privée.

Alors que nous sommes de plus en plus présents sur les plateformes de partage, autrement appelées médias sociaux, les risques, eux, augmentent avec le nombre d’utilisateurs. Notre vie privée diminue de plus en plus, au point que certains se demandent si cette vie privée existe encore aujourd’hui.

Une influence massive sur nos comportements

La réalité est que l’enjeu des données personnelles a des conséquences politiques que l’on a du mal à identifier, même encore aujourd’hui. Rappelons-nous le scandale Cambridge Analytica qui avait conduit à influencer le vote de 87 millions d’américains lors de la campagne présidentielle de 2016.

C’est une réalité. Nous pouvons être influencé par nos messages, nos conversations, nos affinités politiques, et toutes données que l’on peut transmettre à un géant du web à travers l’utilisation des médias sociaux.

De nombreux autres risques liés aux données personnelles

Si aujourd’hui l’utilisation des données personnelles a pour principal but le ciblage publicitaire, quid des intérêts de demain?

Les GAFAM sont dans le viseur de nombreuses institutions et pays concernant leur hégémonie et la puissance qu’ils ont acquis à travers le temps. La France, à travers le Secrétaire d’État chargé du numérique Cédric O, et les Pays-Bas réclament désormais une haute autorité européenne afin de réguler les GAFAM.

https://twitter.com/cedric_o/status/1316685342444003328

Ces entreprises que sont Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft ont basé en partie leur business model sur l’exploitation des données personnelles. Et cela est dangereux tant nous donnons une quantité d’informations toujours plus importante à ces entreprises.

Par ailleurs, Apple ne cache plus son souhait de vendre des smartphones avec une obsolescence programmée plus faible afin que les consommateurs gardent leur téléphone plus longtemps. Pourquoi cela? Apple a décidé de se tourner vers l’exploitation des services comme Apple Music, Apple Pay, iCloud et App Store. D’une part les données personnelles ont une valeur marchande extrêmement profitable. D’autre part, la vente de services explose avec l’heure de gloire du streaming de musiques, séries ou films.

Pourquoi n’y a-t-il pas une prise de conscience massive ?

Une habitude difficile à modifier

Cela est dangereux car nous vivons avec le numérique depuis désormais 20 ans et certains y sont nés avec : les millenials. Les innovations ne sont pas en soit dangereuses, mais leurs utilisations peuvent l’être.

Vivre avec la technologie est désormais une habitude, tout comme peut l’être vivre avec le masque aujourd’hui. Le danger est d’oublier la vie que l’on avait avant l’instauration d’un tel écosystème, toujours plus gourmand en données personnelles.

Le biais de statu quo

De plus, un biais de statu quo lié à cette habitude peut intervenir dans notre raisonnement. Ce biais cognitif postule que l’être humain est averse aux changements. Cela traduit une attitude mentale dans laquelle toute nouveauté est perçue comme engendrant plus de risques que d’avantages.

Par ailleurs, tous nos contacts, nos messages sont sur des plateformes que nous utilisons depuis plusieurs années et l’aversion au changement est d’autant plus grande que nous utilisons l’outil depuis longtemps. Difficile donc de modifier nos habitudes quand elles sont bien ancrées dans notre quotidien.

Un enfermement propriétaire

En économie on parle d’enfermement propriétaire, ce qui se traduit par un consommateur dépendant du service en raison des coûts importants de changement de service.

Pensons à l’écosystème d’Apple où chaque appareil est intimement relié aux autres afin de créer une véritable expérience utilisateur. Concernant notre étude de cas et le changement d’application, les coûts concernent le temps, l’énergie et les efforts fournis pour convaincre ses contacts de changer de plateforme.

En résumé, l’habitude va créer un sentiment de bien-être de réconfort pour l’utilisateur. La modifier c’est prendre le risque de perdre ce bien-être à court-terme. Toutefois, à long-terme le bien-être redevient identique à celui précédent le changement, c’est le concept d’adaptation hédonique. Inutile donc de vous dire que vous serez moins heureux si vous n’utilisez plus WhatsApp !

La problématique des effets de réseaux

Les médias sociaux sont, par définition, un lieu de rencontre et de partage de contenu sur Internet. Ils mettent en relation des utilisateurs qui composent alors un réseau social. Chaque individu est une partie infime de ce réseau social.

En économie, on parle d’externalités de réseaux quand un individu va influencer le bien-être d’un autre individu. Par ailleurs, il existe différents types d’externalités de réseaux, directes ou indirectes. Ce sont les externalités directes qui vont nous intéressés dans notre étude.

Les externalités directes de réseau

Les externalités directes de réseau interviennent quand l’accroissement du nombre d’utilisateurs d’un service, ici une application de messagerie instantanée, a un effet direct sur le bien-être d’un utilisateur de ce service.

Pourquoi Signal est l’alternative sécurisée à WhatsApp ? Actualité

En d’autres termes, plus les utilisateurs vont être nombreux sur une plateforme de messagerie instantanée, plus les bénéfices que pourra en retirer un individu seront grands. En effet, si une majorité de vos contacts utilisent telle messagerie, alors vous serez plus enclin à utiliser cette messagerie.

Pour être précis, chaque utilisateur supplémentaire du réseau ajoute 2n liaisons supplémentaires au réseau social. Ainsi, cela accroit le service rendu par le réseau et la satisfaction de chaque utilisateur.

Des effets à double tranchant

Un des freins à l’utilisation d’un nouveau service est donc son nombre d’utilisateurs. Un utilisateur va tout de suite apprécier un média social si son cercle social y appartient.

C’est d’ailleurs tout l’enjeu des médias sociaux, de rassembler un maximum d’utilisateurs sur sa plateforme, qui augmentera naturellement grâce à des effets d’externalités directes de réseau. Puis, le média social enfermera ses utilisateurs dans une logique d’enfermement propriétaire. Et vous voilà cloisonné à utiliser un service auquel vous ne songiez même pas avant.

Pour remédier à cela, une des solutions est la publicité. Dans le cas des applications de messagerie instantanée, il y a par exemple régulièrement des publicités de WhatsApp à la télévision, sur Internet, etc. permettant de faire venir de nouveaux utilisateurs.

Toutefois, certaines applications ne peuvent pas se permettre de faire de la publicité, car elles ne possèdent pas assez d’argent. C’est le cas de Signal que nous allons vous présenter.

Signal : l’alternative grand public à WhatsApp

Signal est une application développée créée en 2014 et développée par Signal Foundation depuis le 21 février 2018. Ironie de l’histoire, Signal Foundation a été reprise par le cofondateur de WhatsApp, Brian Acton. Ce dernier était justement en désaccord avec la maison mère, c’est-à-dire Facebook, dont la politique est de monétiser les données personelles des utilisateurs.

De plus, Signal Foundation dont le but est d’accélérer est à but non lucratif, c’est-à-dire qu’ils ne recherchent pas le profit, contrairement à WhatsApp.

Une application aux fonctionnalités identiques…

Signal propose des fonctionnalités identiques aux autres applications de messagerie. C’est-à-dire que vous pourrez créer des groupes, réagir avec des emojis, répondre, envoyer des messages vocaux, des photos, des fichiers. Tout ce que fait une application de messagerie instantanée, Signal le fait. Elle se dresse en véritable alternative à WhatsApp.

Tout comme le font les autres messageries instantanées, vous pourrez voir si votre destinataire vous écrit en temps réel.

Vous pouvez par ailleurs définir un temps de lecture des messages, créer des messages éphémères à l’instar des Snap de Snapchat. Et ceci de manière sécurisée. C’est une véritable alternative à WhatsApp.

De plus, pour les utilisateurs Android, vous pourrez activer Signal comme messagerie de SMS par défaut. Ce qui simplifie grandement la vie, tout est centralisé en une seule application.

Pour les contacts qui utilisent également Signal, le « + » en bas à droite de l’écran s’affichera en bleu foncé. Tandis que pour les contacts avec qui vous échangez des SMS/MMS, le « + » sera en gris clair.

…mais qui protège la vie privée

L’application Signal a le mérite d’être une application libre. Cela signifie que le code source de l’application est ouvert à tout le monde. Ainsi, il est régulièrement vérifié par des internautes connaisseurs afin de s’assurer que Signal respecte ses engagements.

Les messages et autres photos, appels vocaux sont chiffrés de bout en bout. Cela assure une sécurité accrue aux utilisateurs. Les clefs de déchiffrements sont stockées localement sur chaque appareil, ainsi Signal n’a pas accès aux messages déchiffrés.

Les métadonnées de l’utilisateur sont effacées après l’envoie du message. Ces métadonnées concernent le destinataire du message et la date et l’heure. Pas le contenu car ce dernier est chiffré, rappelons-le.

Enfin, Signal ne conserve que deux horodatages (càd. informations) vous concernant : la date de création de votre compte et votre dernière connexion à l’application. Toutes deux sont essentielles au bon fonctionnement du service.

Un appel à utiliser Signal comme alternative à WhatsApp

On l’a vu en introduction, Elon Musk a appelé ses followers à utiliser Signal le 7 janvier 2021.

Toutefois, ce n’est pas le premier à l’avoir fait. En effet, Edward Snowden qui a lancé l’alerte sur la surveillance de masse des Etats-Unis recommande l’utilisation de cette application depuis sa création. Il a ironisé dernièrement sur sa condition de lanceur d’alerte dans un tweet.

Par ailleurs, la Commission Européenne demande à ses collaborateurs d’utiliser Signal lorsqu’il s’agit de dialoguer avec des intervenants externes à l’institution. Cela témoigne donc la confiance que peut accorder l’Union Européenne en cette application.

Télécharger Signal, l’alternative à WhatsApp

Étudiant en gestion des évènements, je partage ma passion pour la tech sur Droidsoft.