Wear OS : ce que Fitbit pourrait apporter à la plate-forme de Google

Google Fitbit

Il y a quelques jours, des rumeurs évoquaient un rapprochement entre le géant américain Google et le spécialiste du wearable Fitbit. Ce week-end, nous apprenions finalement que le rachat de ce dernier avait eu lieu. Un grand pas en avant pour Google qui cherche à entrer sur le marché déjà très lucratif du wearable mais surtout une énorme opportunité pour améliorer Wear OS.

Wear OS by Google - logo
Wear OS by Google

Rick Osterloh avait donné le ton lors de la publication du communiqué de presse : c’est une grande « occasion d’investir encore davantage dans Wear OS et d’introduire des produits wearable Made by Google« . Autrement dit, il ne fait désormais plus aucun doute que le géant américain part à l’assaut du wearable. Cela passera par des accessoires de qualité, bien évidemment, mais Wear OS aurait aussi grand intérêt à reprendre certains traits qui ont fait le succès de Fitbit.

Rendre le sport sympa et facile

Wear OS est déjà un système d’exploitation très complet et tout à fait opérationnel. Cela étant dit, il manque encore d’un module vraiment fort dédié au sport. Sur ce segment, Google a beaucoup à apprendre de la marque de montre Fitbit. À commencer par ce que l’on appelle aujourd’hui plus généralement la gamification. Derrière cet anglicisme se cache une notion bien connue, l’utilisation de mécanismes du jeu dans d’autres domaines et notamment récompenser l’utilisateur lorsqu’il accomplit certaines actions.

Pour nombre de personnes, faire du sport est une corvée. Fitbit a toujours su ajouter du sens à l’accomplissement des 10 000 pas quotidiens par exemple, avec moult célébrations, graphiques colorés et animés et mots d’encouragements. C’est très important pour pousser les gens à faire du sport, et donc à utiliser leur appareil.

Fitbit Versa 2

Un excellent suivi du rythme cardiaque est un must

Si les premiers produits wearable Made by Google n’embarquent pas la technologie de suivi du rythme cardiaque de Fitbit PurePulse, alors ce rachat n’aura servi à rien. C’est peut-être extrême, mais s’il fallait citer un composant hardware pour justifier à lui seul cette acquisition, ce serait cette fonctionnalité. Malgré quelques déboires au lancement, la fonction est aujourd’hui très précise et fiable. De plus, Fitbit a réussi à rendre PurePulse très abordable. Ce qui n’était à l’origine qu’une option disponible sur les modèles les plus haut de gamme se retrouve aujourd’hui dans l’Inspire HR vendu 80€ seulement. Un très bon suivi du rythme cardiaque devrait être une fonctionnalité standard de Wear OS, pas une option.

Fitbit PurePulse pourrait rendre Wear OS bien plus attrayant de bien des manières. Par exemple, il y a la fonctionnalité Cardio Fitness qui utilise ce suivi du rythme cardiaque pour offrir à l’utilisateur une compréhension facilitée de son niveau de forme. Le cardio devrait être au centre de tout le module sport/fitness/forme/santé de cette plate-forme parce qu’il permettra aussi de concurrencer directement l’Apple Watch et ses fonctionnalités plus avancées dans ces domaines.

Fitbit est plus que Fitbit

En 2016, Fitbit rachetait la startup spécialisée dans les smartwatches Pebble. Un rachat qui comprenait tant les employés et leurs talents que toutes les propriétés intellectuelles. Difficile aujourd’hui de dire ce qui est ressorti de ce rachat mis à part la Fitbit App Gallery, créée avec l’aide de certains employés récupérés via cette acquisition. Le fait que Fitbit n’ait jamais réutilisé les technologies de Pebble peut ressembler à une grosse opportunité manquée. Pebble avait beaucoup d’idées intéressantes, notamment sur la manière dont la montre connectée pouvait venir compléter le smartphone, au niveau des notifications et de l’interface utilisateur plus précisément.

En plus de Pebble, via Fitbit, Google a aussi mis la main sur les talents et les technologies de Vector, Coin, Fitstar et Twine Health. Avec cette acquisition et celle de Fossil il y a quelques mois, le géant américain a désormais toutes les cartes en main pour venir améliorer considérablement son écosystème avec un logiciel, un hardware et des fonctionnalités améliorés.

Autonomie et performances Bluetooth devront aller de pair

S’il y a bien un segment sur lequel les trackers Fitbit ont toujours excellé, c’est celui de l’autonomie. Même avec des fonctionnalités comme le suivi du rythme cardiaque et le suivi du sommeil, on tient assez facilement une semaine sans passer par la case recharge avec la plupart des produits de la marque. Et l’autonomie est clairement un point sur lequel Wear OS peut s’améliorer.

Mais Google ne devrait pas se concentrer uniquement sur cette dernière. Si vous avez déjà utilisé un Fitbit avec un smartphone Android – et particulièrement un smartphone Google Pixel -, vous savez que celui-ci vient littéralement détruire l’autonomie du téléphone. Ce n’est pas du tout la même chose avec un appareil iOS. Si le wearable doit devenir un aspect majeur de la stratégie Android de Google, alors les performances du Bluetooth doivent égaler, au minimum, celles d’iOS. Une partie du problème avec la majorité des accessoires wearable, c’est justement qu’ils sont un fardeau (pour leur recharge intempestive) au quotidien. Quelque chose que Fitbit a toujours sur éviter, ou presque.

emporio

Intégrer le social

L’une des forces les plus sous-estimées de la plate-forme Fitbit, c’est sa dimension sociale. Si vous avez déjà acheté un tracker pour un membre de votre famille, vous savez à quel point visionner les statistiques quotidiennes peut être motivant pour votre parent, votre conjoint, votre enfant, etc. Fitbit a ainsi mis sur pied de nombreuses fonctionnalités pour encourager une compétition très saine entre proches.

Par exemple, l’application Fitbit permet de participer à des Adventure Races. Le concept est simple, c’est l’équivalent d’une randonnée en montagne virtuelle. Sur le chemin, vous voyez où sont positionnés vos amis et les membres de votre famille. Pour progresser, vous devez accomplir vos objectifs quotidiens. Simple et diablement efficace. Avec ces fonctionnalités sociales, Fitbit a su fidéliser ses utilisateurs. Des utilisateurs ont montré que les trackers d’activité peuvent aider les gens à entretenir leur santé physique mais le souci principal reste qu’ils cessent de les utiliser quelques mois après l’achat. En rendant l’expérience plus sociale, Fitbit est parvenu à transformer certains utilisateurs en véritables fans. C’est quelque chose que Google ne devrait pas sous-estimer.

En conclusion

Finalement, plus que tout le reste, ce que Google doit apprendre de Fitbit, c’est que Wear OS n’a pas besoin d’être tout pour tout le monde. La raison pour laquelle tant d’utilisateurs adorent leur Fitbit, c’est parce qu’il fait une chose et qu’il le fait exceptionnellement bien. Apple est arrivé à la même conclusion avec watchOS. Mais ce ne fut qu’après avoir cessé de tenter de créer la « prochaine grande innovation » et s’être concentré sur le comment la plate-forme pouvait aider les gens à prendre soin de leur santé et accomplir leurs objectifs en terme de sport. Il est essentiel que Google procède de la même manière avec Wear OS s’il veut avoir la moindre chance de concurrencer dignement Apple sur le marché du wearable…

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